vendredi 22 novembre 2019

Fabriquer un piège à essaim en carton

Pour augmenter ses chances de récupérer un essaim d'abeilles on aimerait multiplier les pièges à essaim, mais cela revient cher. Voici donc comment fabriquer un piège à essaim... en carton !

Il s'agit de fabriquer la même caisse que les Nichoirs pour abeilles sauvages mais en carton de récupération.

Conditions de la réussite

Le piège doit ressembler aux habitats naturels des abeilles mellifères :

  • volume de 30 à 45 litres, 
  • isolé des courants d'air, 
  • avec un trou de 3,5 à 7 cm de diamètre.

Autres conditions :
  • Résister au vent fort et à la pluie.
  • Suffisamment esthétique pour être accepté par le voisinage.
  • Suffisamment rigide pour le poids de l'essaim (5 kg pour les plus gros) et pour les manipulations.
  • Aucun passage pour les abeilles (une fois le trou de vol fermé) quand on récupère le piège en voiture.

Construire un piège avec un simple carton fermé et percé d'un trou ne suffit donc pas toujours.

Fabrication du piège en carton

Récupérez des cartons d'emballage (nombreux à l'arrière des zones commerciales).

Cylindre

Découpez des bandes de 25 cm à 1 m de large.
Enroulez les bandes en plusieurs épaisseurs (plus facile autour d'un seau ou d'un bidon...) pour former un cylindre.
Vérifier si on obtient un volume convenable (voir plus haut).

Rigidifier le cylindre en vissant (pas besoin de perceuses !) quelques vis :

  • Au bord du 1er carton à l'intérieur 
  • Au bord du dernier carton à l'extérieur.
  • En haut et en bas du cylindre, à l'intérieur et à l'extérieur.

Si les vis dépassent de l'autre côté prendre des vis plus courtes, cela évitera de se blesser.
Si le cylindre est trop mou ajouter une épaisseur de carton ou des vis.

Plancher

Boucher le bas du cylindre par un morceau de carton tenu par quelques vis. Il doit rester bien fixé et ne pas laisser passer des abeilles quand on transporte le piège. Pour rester à l'abri de la pluie il ne doit pas dépasser du bord du cylindre.
Dans cet exemple le carton est plié puis vissé :


Couvercle

Faire un couvercle suffisamment rigide pour supporter le poids de l'essaim :

  • Découper 4 disques en carton du même diamètre que le cylindre.
  • Les empiler et les rigidifier en vissant 5 ou 6 vis (pas trop longues pour ne pas dépasser) de chaque côté de cette galette ainsi constituée.
  • Puis poser simplement ce couvercle en haut du cylindre. Ce couvercle permettra de soulever l'essaim qui s'est agrippé dessous et de le poser sur une ruche.



Toit

Coiffer le couvercle et le haut du cylindre par un carton un peu plus large que le cylindre. Le visser à l'extérieur du cylindre par un nombre de vis suffisant pour maintenir le couvercle en place et empêcher tout courant d'air et passage de lumière. Ainsi les abeilles éclaireuses considéreront cet abri comme un lieu sûr.

Ajouter au même endroit quelques vis supplémentaires plus longues. Ne pas les visser à fond. Il faudra y attacher des fils de fer ou ficelles pour fixer le piège à son support.


Trou

Percer un trou de 3,5 à 7 cm de diamètre avec un couteau ou une perceuse équipée d'une mèche à bois ou d'une scie cloche. Ce trou peut être situé vers le milieu du cylindre pour qu'il soit bien visible (si vous peignez le piège évitez de le barioler sinon les éclaireuses ne remarqueront pas le trou).

Le piège est terminé !


Pose du piège à essaim

Les essaims cherchent un emplacement en général entre mi-avril et l'été.

Juste avant la saison d'essaimage dévisser le toit en carton et enlever le couvercle :
Pour attirer plus sûrement un essaim il est conseillé de frotter l'intérieur (pas l'extérieur car ce ne serait pas naturel) du piège avec un mélange de cire et propolis, éventuellement de miel. Demander aux apiculteurs amateurs de votre entourage s'ils peuvent vous fournir un peu de ces produits ou les acheter en jardineries ou sur internet.
Puis remettre le couvercle et revisser le toit.

Fixer solidement le piège à une hauteur de 1 à 3 mètres environ, contre un tronc d'arbre, un mur, une cheminée, un poteau, ou simplement sur une table... La fixation doit résister au vent. Orientez le trou d'envol plus ou moins vers le sud.

La pluie peut ruisseler sans dommage sur le carton quand il est vertical ; elle ne pénétrera donc pas à travers les épaisseurs de carton. Par contre elle ne doit pas toucher le toit qui lui est horizontal. Pour cela le recouvrir d'un plastique ou d'une plaque imperméable ; le fixer pour résister au vent.

Récupération de l'essaim

Ce piège n'est pas destiné à servir d'habitat permanent. Il faudrait pour cela recouvrir les parois intérieures d'un revêtement que les abeilles ne peuvent grignoter (bois, plastique alimentaire...), et que structure et fixation résistent aux 30 kg de cire et miel...

Pour récupérer le piège peuplé par l'essaim :

  • Agir le plus rapidement possible pour éviter qu'il change d'idée et reparte ailleurs (demander au voisinage de nous prévenir s'ils voient quelque chose). En général les essaims arrivent l'après-midi.
  • Boucher le trou d'envol en scotchant une feuille de papier ou de carton.
  • Décrocher le piège.
  • Si on craint que les abeilles trouvent un passage pour s'échapper : enfermer le piège dans un sac poubelle ou un tissus (elles auront suffisamment d'oxygène pour le transport).
  • Poser le piège à côté de la ruche.
  • Dévisser le toit et l'enlever.
  • Soulever le couvercle et le poser sur les cadres de la ruche ; les abeilles agrippées au toit descendront dans la ruche.
  • Secouer le piège sur la ruche pour y faire tomber les abeilles restantes.
  • Fermer la rucher.
  • Eventuellement conserver la ruche 2 jours fermée à la cave pour qu'elles commencent à fabriquer leurs rayons et n'aient plus envie de partir.


Alternative en bois 

Si vous avez à votre disposition des planches de récupération, même très fines, vous pouvez réaliser une simple caisse facilement. Les principes restent identiques (conditions de la réussite, pose, récupération...).

Voir aussi

Nichoirs pour abeilles sauvages

mercredi 20 novembre 2019

Nichoir pour abeilles à miel sauvages (abeilles mellifères)

Cet article s'adresse au grand public, aux agriculteurs bio et aux apiculteurs amateurs

Vous voulez sauvegarder les abeilles à miel sauvages ? Voici comment leur offrir un nichoir même si vous ne connaissez rien en apiculture - pas besoin de cours ni de connaissance particulière, vous n'avez qu'à les regarder vivre !

Pourquoi un nichoir à abeilles mellifères ?

Les abeilles mellifères (Apis Mellifera, aussi appelées "abeilles domestiques") ne trouvent plus de troncs creux où s'installer. Ainsi de nombreux essaims provenant de ruches ou de cheminées ne trouvent plus d'habitat et meurent de froid l'hiver venu.

Vous pouvez facilement leur construire un nichoir, une sorte de ruche sans cadre, constituée simplement d'une caisse en bois et d'un trou. Avec un peu de chance un essaim s'y implantera spontanément et produira à son tour de nouveaux essaims chaque année.

Vous aurez le plaisir de les observer et de favoriser la multiplication des gènes résistants (voir le paragraphe à ce propos plus bas).

De plus les abeilles polliniseront vos arbres fruitier et votre potager ce qui augmentera votre production sans le moindre effort de votre part.

Pour fabriquer le nichoir

Le nichoir doit ressembler aux habitats naturels des abeilles mellifères : volume de 30 à 45 litres, isolé des courants d'air, avec un trou de 3,5 à 7 cm de diamètre.

Faire une caisse en bois d'une forme quelconque et d'un volume de 30 à 45 litres. Pour une meilleur isolation l'épaisseur des parois devrait être au moins de 2,5 cm. Idéalement vous pouvez aussi creuser un morceau de tronc d'arbre... A noter :
  • Pour que la colonie risque moins de mourir de froid il est préférable que le nichoir soit plus haut que large, ainsi les abeilles trouveront plus facilement leur réserve de miel qu'elles auront stocké pour l'hiver dans la partie haute du nichoir.
  • Prévoir éventuellement un couvercle additionnel un peu plus large en bois, carrelage ou plastique pour recouvrir le nichoir et le protéger de la pluie. Fixer ce couvercle fortement pour éviter qu'il s'envole avec le vent.
  • Veillez à ce qu'il n'y ait pas d’autre passage d’air ou de lumière que le trou pour que les abeilles se sentent en sécurité et à l’abri, et donc augmenter les chances qu'elles s'y implantent.
Percer un trou de 3,5 à 7 cm de diamètre avec une perceuse équipée d'une mèche à bois ou d'une scie cloche. Ce trou peut être situé dans le tiers inférieur de la caisse.

Exemple de nichoir

Voici un nichoir fabriqué en planches de Douglas de 120 * 20 cm et 2,7 cm d'épaisseur :


Pose du nichoir et sécurité

Fixer très solidement le nichoir à 3 ou 4 mètres de haut environ contre un tronc d'arbre, un mur, une cheminée, un poteau...

ATTENTION : le nichoir peut peser 10 à 20 kg à vide, auquel les abeilles ajouteront jusqu'à 30 kg de cire, miel, pollen, propolis et butineuses ! Et ce nichoir devra aussi résister aux vents forts des orages. Donc ne pas sous-estimer les fixations !

La hauteur du nichoir permet aux personnes de ne jamais de trouver dans la piste d'envol des abeilles. Il est toutefois conseillé de choisir un emplacement à l'écart des activités humaines.

Orientez le trou d'envol vers le sud ou l'est (pour réchauffer la colonie dès le matin), sauf si ce côté se trouve en bordure de voisinage. La loi demande d'isoler les ruches par une haie ou un mur de 2m de haut et 2m de part et d'autre de la ruche (ce qui n'a pas grand sens si le nichoir est à 3m de haut), ou bien de respecter une distance de 20 mètres des habitations et routes, ou de 10 mètres des champs/forêts.

En principe les assurances habitation incluent la possession de quelques ruches, pensez à leur demander confirmation.

Pour attirer un essaim

Les essaims cherchent un emplacement en général entre mi-avril et fin-juin.

Un trou sombre au milieu d'une zone uniforme est susceptible de les attirer (si vous peignez le nichoir évitez de le barioler).

Pour attirer plus sûrement un essaim dès la 1ère année, il est conseillé de frotter l'intérieur (pas l'extérieur car ce ne serait pas naturel) de la caisse avec un mélange de cire et propolis, éventuellement de miel. Demander aux apiculteurs amateurs de votre entourage s'ils peuvent vous fournir un peu de ces produits ou les acheter en jardineries ou sur internet.

A noter qu'une façon encore plus rapide de peupler votre nichoir pour un apiculteur amateur est de récupérer un essaim naturel (voir les nombreuses vidéo internet) et de le présenter à proximité du trou : vous serez surpris de voir les abeilles y rentrer en rang serré !

Comme chacun le sait la survie des colonies d'abeilles à miel n'est pas garanti. Même si votre colonie ne vit que quelques mois cela est très positif car elle aura eu le temps de fabriquer des rayons de cire et de tapisser les parois de propolis, ce qui attirera probablement un nouvel essaim au printemps suivant. Ce nouvel essaim bénéficiant de rayons déjà partiellement bâtis il aura plus de chances de survivre et de produire à son tour de nouveaux essaims (dans ce cas appelez un apiculteur pour qu'il le récupère).

Sélection naturelle des gènes résistants

En offrant aux essaims la possibilité de vivre totalement naturellement, sans intervention d'apiculteur (élevage de reine, essaim artificiel, rayons de cire imposés, nourrissage au sucre, ouverture de ruche, traitement contre le parasite varroa, destruction des cellules royales et de mâles, prélèvement de miel, etc...), vous laissez la nature opérer les sélections naturelles nécessaires :
  • Si la colonie est capable de survivre malgré la rareté des fleurs, les pesticides, les nouveaux parasites et maladies, elle produira de nouveaux essaims au printemps suivant et multipliera ainsi ses gènes résistants. 
  • Si la colonie meurt dans l'année c'est tout aussi positif ! En effet, cela peut indiquer que ses gènes ne sont pas suffisamment adaptés à l'environnement, ou que les colonies sont déjà en surnombre dans les environs ce qui empiète sur les autres espèces d'abeilles ou d'insectes.
Ces nichoirs constituent ainsi des "ruches de conservation" du patrimoine génétique d'abeilles adaptées aux conditions locales (abeilles noires...).

Compléments destinés aux apiculteurs

Les abeilles préfèrent être installées contre un feuillu pour avoir de l’ombre en plein été.

Le fait que les colonies soient isolées (et non regroupées comme les séries de ruches) réduit la dérive des butineuses et la transmission des maladies/parasites.

Colonie issue d'un essaim tardif : peu de chance de survie mais a l'avantage de préparer un nouveau piège ou espace de vie ultérieur favorable : odeur pour attirer un essaim, rayons de cire commencés.

Les petites cavités augmentent la fréquence d’essaimage. Avantage : l'absence de couvain operculé pendant trois semaines réduit la multiplication des varroas. Mais la grappe d'abeilles étant plus petite, il faut que le nichoir soit mieux isolé et pas trop large pour accéder plus sûrement au miel en hivers, autrement dit pour éviter que des réserves de miel soient inatteignables sur les côtés. De plus cette étroitesse réduit la perte de chaleur par convection autour de la grappe d'abeilles.
A noter que la majorité des colonies vivant dans les cheminées ou murs creux sont parfaitement capables de gérer les varroas ; il devrait en être de même dans ce nichoir.

L'essaimage (qui n'est pas un mal) est systématique dans les ruches de 21 litres, à 60 % dans celle de 42 litres, et très rare si 84 litres. Dans ce dernier cas les Reines sont remplacées par supercédure.

Le volume minimum d'un habitat est de 20 litres en climat doux et 30 litres en climat plus froid.

Le trou de vol préféré va de 10 à 40 cm2 (soit 3,5 à 7cm de diamètre).

Le Douglas est un bois très résistant sans aucun traitement, ce qui en fait un nichoir quasi imputrescible.

Percer le trou d'une façon légèrement inclinée pour éviter que la pluie ne coule vers l'intérieur.

L'absence de piste d’envol rend la prédation plus difficile.

Avantage des ruches ou nichoirs ni traités ni nourris, et peuplés par des essaims naturels : il n’y aura pas plus de colonies par kilomètre carré que l’environnement peut en accueillir. D'après une étude la surpopulation d’abeilles domestiques les oblige à rechercher leurs sucres dans les ordures ou dans les pâtisseries des magasins et particuliers !

Il est normal que la colonie meurt après quelques années, puis que les vielles cires noircies soient mangées par la fausse teigne ou d'autres insectes, ce qui "nettoie" le nichoir avant d'attirer un nouvel essaim.

Eventuellement accepter que le nichoir soit habité alternativement par des oiseaux ou autres animaux selon un cycle naturel. Pour empêcher les frelons, oiseaux et souris de rentrer : ajoutez une grille d’entrée ou des barres en travers du trou une fois la colonie installée.

Visiter les nichoirs, avec des jumelles, à un moment où les abeilles ont une activité de butinage donc à plus de 16°. La rentrée de pollen est la meilleure preuve d’activité de la colonie (pour les autres indices voir page 282 du livre « Abeilles mellifères à l'état sauvage » de Vincent Albouy. Effectuer trois visites :

  • En fin d’hiver avant l’essaimage pour vérifier la survie après l’hiver, ou expulser les animaux indésirables.
  • Après la saison d’essaimage pour vérifier l’installation d’un essaim.
  • Juste avant l’hivernage pour vérifier la survie après la prédation des frelons asiatiques.

Liens


Source 

Cette démarche et cet article sont en grande partie inspirés par le livre « Abeilles mellifères à l'état sauvage » deVincent Albouy (à la FNAC).

Voir aussi

Fabriquer un piège à essaim en carton

vendredi 6 janvier 2017

Sauver les abeilles domestiques du varroa ne suffit pas

Le problème n'est pas seulement la disparition des abeilles des apiculteurs, mais bien la disparition de toutes les espèces de pollinisateurs : abeilles à miel, 1.000 autres espèces d'abeilles sauvages, bourdons, papillons, certains oiseaux...

L'enjeu est considérable : sans ces pollinisateurs, non seulement 30% de toute l'alimentation humaine disparait (fruits, légumes...) mais aussi toutes les fleurs, plantes et arbres dont la reproduction dépend des pollinisateurs. Il faut savoir qu'une plante n'est pollinisée que par certains types de pollinisateurs, cela peut être telle espèce d'abeille, ou bien tel papillon, ou telle sorte de bourdon...

Dans de nombreux articles, comme http://www.mediaterre.org/france/actu,20170105143647.html, on nous dit que les causes de la mortalité des abeilles domestiques sont par ordre décroissant :
1- Les Pathologies véhiculées par le Varroa
2- Les Pratiques apicoles déficientes contre le Varroa
3- Le Manque de ressources alimentaires (fleurs...)
4- Les Produits phytosanitaires.

Le Varroa 

Concernant le Varroa ces articles indiquent : "C'est essentiellement l'insuffisance, voire l'absence complète, de lutte contre le Varroa qui explique cette situation. Ce constat récurrent est alarmant et invite à des actions concrètes et rapides de la part des apiculteurs. Les mauvaises pratiques apicoles perdurent : lutte contre le varroa avec des produits acarides non homologués ou des remèdes de grand-mère faits maison. Ce sont avant tous les apiculteurs qui doivent supporter les conséquences de ces mauvais choix."

On marche sur la tête !! Si les apiculteurs traitent plus et mieux leurs abeilles contre le varroa avec des produits chimiques de plus en plus puissant au fur et à mesure que le varroa devient résistant, tout au plus cela pourrait sauver les abeilles domestiques, en aucun cas les milliers d'autres espèces de pollinisateurs ! Donc cela pourrait sauver les fruits, légumes et plantes pollinisés par les abeilles domestiques, pas ceux pollinisés par d'autres espèces d'insectes.


La famine

Ces articles disent aussi : "Les abeilles continuent de mourir de faim. La famine est un autre facteur préoccupant pour les apiculteurs. Il faut d'urgence mettre en œuvre des mécanismes pour favoriser le développement d'une ressource alimentaire adaptée aux besoins des abeilles" sous-entendu "des abeilles domestiques".


On marche encore sur la tête !! Si les ressource alimentaire additionnelles concernent principalement les abeilles domestiques, que deviennent les milliers d'autres espèces de pollinisateurs ? Et avec elles les fruits, légumes et plantes pollinisés par ces autres espèces d'insectes ?


Les pesticides

Ces articles continuent : "Les pesticides, on en parle trop ! La responsabilité des produits phytosanitaires par des intoxications ayant conduit à des mortalités d'abeilles ne concernent que 4% des cas de mortalité. Les cires sont les matrices principales de contamination à long terme. En effet, on observe des phénomènes d'accumulation des toxiques dans les cires puisque la dégradation des résidus se fait de manière très lente. Ainsi, 5 ans sont nécessaires pour qu'une cire perde 50% des résidus de fluvalinate, solution anti-Varroa placée directement au cœur des ruches, mais également utilisée comme insecticide en agriculture. Dès lors, pourquoi continuer à refuser de voir la réalité en face en maintenant un focus manifestement disproportionné sur les pesticides et en s'obstinant de refuser de traiter les véritables sujets, à commencer par la lutte contre le Varroa par un accompagnement des apiculteurs avec des formations adaptées à un métier de plus en plus complexe."

Au risque de se répéter : qui se préoccupe des milliers d'autres espèces de pollinisateurs ? Pourquoi leurs populations diminuent ou disparaissent totalement ?

Urgence apicole

Et ces articles concluent : "La France continue de perdre ses abeilles quand d'autres pays développent leur cheptel, à situation environnementale comparable. L'année 2016 est une année noire pour l'ensemble de la filière. C'est la pire de toute notre histoire. On ne compte plus les apiculteurs qui mettent la clé sous la porte. La production nationale s'est effondrée à 8 000 tonnes. Il y a urgence. Nous sommes déjà dans le mur mais il faut maintenant en sortir et reconstruire".

Conclusion plus globale

Ce n'est pas en mettant plus de produits chimiques dans les ruches qu'on sauvera les pollinisateurs nécessaires à notre alimentation et à l'environnement.
Mais c'est :
  • en redéveloppant une agriculture variée, riche et naturelle, 
  • en étudiant les facteurs de santé de toutes les espèces de pollinisateurs,
  • en restaurant un environnement permettant aux abeilles domestiques et sauvages de vivre et de se multiplier sans aide de la chimie.
Voir aussi :

lundi 2 janvier 2017

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dimanche 1 janvier 2017

Comment vivre de l'apiculture ?

Le plus important pour réussir à vivre de l'apiculture, est peut-être de vendre directement sur les marchés et sur Internet, avec de très beaux packaging, logo, site Internet.

Faire et vendre des produits dérivés par exemple gâteau au miel, car ils contiennent relativement peu de produits issus de la ruche mais leur donnent une très grande valeur ajoutée commerciale.

Pour avoir le maximum d'essaims dès la premières années, une solution est de s'inscrire sur des sites listant les apiculteurs, par exemple Gudule, et sur des sites d'annonces.

Bon courage en ces temps difficiles pour les abeilles et les apiculteurs.

Voir aussi :

mardi 27 décembre 2016

Valse mortuaire de l'apiculture jusqu'à disparition des abeilles

Premier temps de la valse : depuis la nuit des temps les colonies sauvages d'abeilles à miel prolifèrent, donc les humains se contentent de prélever leur miel.

Deuxième temps de la valse : la préoccupation des apiculteurs est d'augmenter la production de miel grâce aux ruches en paille, en bois, puis "à cadre".

Dernier temps de la valse : depuis la Révolution industrielle et les importations/exportations d'abeilles, les apiculteurs doivent faire face :
  • aux pesticides
  • à la monoculture et à la disparition des variétés de fleurs
  • aux maladies et parasites en tous genres (VARROA, frelon asiatique, Aethina tumida, etc...)
RESULTAT

L'objectif des apiculteurs N'EST  PLUS DE PRODUIRE DU MIEL, MAIS DE GARDER DES COLONIES EN VIE !!!

CAUSES

Des personnes influentes (ou lobbies) disent que les pesticides ne sont pas responsables, qu'il s'agit de mauvaises pratiques apicoles, d'une mauvaise lutte contre le varroa, de problème multi-factoriels...

Admettons que les causes soient multi-factorielles.

SOLUTIONS

Nous avons soit la solution "moderne", sur lesquels se penchent labos et gros producteurs apicoles : sélection/manipulation génétique, au risque d'un appauvrissement génétique donc d'une moindre résilience.

Soit la solution "classique" : toujours plus de lutte chimique contre le varroa, et multiplications des colonies par élevage intensif de reines et nourrissage intensif des abeilles par du sucre+protéines.

Soit la solution "écolo" : multiplication des colonies par essaimage naturel et local, au risque de perdre chaque année 90% des colonies, mais en espérant que les 10% restants aient une variété génétique et épigénétique suffisante pour résister aux calamités.

Autres articles :

samedi 17 décembre 2016

Contre le déclin des abeilles, les chercheurs ont peut-être trouvé une issue

Extrait de http://www.huffingtonpost.fr/2016/12/08/declin-abeilles-miel-environnement

Parmi les causes du déclin de l'abeille européenne Apis mellifera, on trouve la pollution environnementale, bien sûr, liée aux activités agricoles employant des produits phytosanitaires, mais également des vecteurs de maladie comme le parasite varroa. Les colonies infestées meurent en quelques années, voire en quelques mois.

"La filière dépense 10% de son chiffre d'affaires chaque année pour lutter contre le parasite. Il existe des insecticides efficaces, mais des résistances sont apparues. Et les résidus persistent dans les produits apicoles."

Or, des petites populations d'abeilles européennes survivent à ce "pou" maléfique. Elles développent des comportements qui empêchent la multiplication du parasite. L'expression de ce caractère peut être transmise à la descendance.

L'INRA, ITSAP-Institut de l'abeille et Labogena travaillent à mettre au point un outil qui détermine si telle ou telle abeille exprime ces comportements, grâce au séquençage du génome. En pratique, les apiculteurs enverraient quelques-unes de leurs abeilles au laboratoire d'analyses, qui signalerait celles porteuses ou non de ces caractères, et les éleveurs décideraient quelles colonies sélectionner pour obtenir plusieurs générations d'abeilles résistantes au varroa.

"Nous avons terminé la première phase d'étude de ce processus, nous espérons pouvoir mettre en place cette pratique dès 2020."

"Les abeilles ne peuvent évoluer positivement que si on les laisse vivre dans leur environnement d'origine. Si elles sont confrontées à d'autres espèces, cela homogénéise la diversité génétique naturelle, ce qui met en danger de nombreuses sous-espèces de l'abeille noire, dite domestique."
Le projet européen BeeHope a pour vocation à créer une dynamique entre les citoyens, les apiculteurs, les élus, les scientifiques et les formateurs apicoles, afin de contribuer à la valorisation et à la protection de notre patrimoine à tous: l'abeille noire.

Voir aussi :